Le terme « intercorporalité » nous vient de Merleau-Ponty pour désigner ce qui passe de corps à corps dans la relation thérapeute-patient, ainsi que le mouvement de circularité qui les relie. Celui de « résonance » nous vient de la lignée des sciences de la nature, physique et chimique, et s’inscrit maintenant dans le développement neurologique précoce de tout être vivant.

Intercorporalité et résonance sont centrales pour les Gestalt-thérapeutes, car elles incluent l’ensemble des concepts de la Gestalt-thérapie relationnelle : phénoménologie, champ, relation, corps, awareness en relation, identification projective et introjective, parole incarnée dans le dialogue thérapeutique de co-construction. Cette mise en présence de deux corps en écho crée la porte d’entrée vers le processus d’intersubjectivité soutenant le jeu perpétuel de la rencontre. Comme l’écrit Merleau Ponty, « le corps est le pivot du monde ». Et Daniel Stern dans le « moment présent en psychothérapie » nous invite à l’attention de cette forme relationnelle très particulière qui se constitue, dans la rencontre patient/thérapeute dont la nature même est l’expérience intersubjective.

Au cours de leur dialogue, Jean Marie Delacroix & Yves Plu aborderont ces deux thèmes et tenteront de commenter la question de « quand, comment, et à quelles fins » restituer au patient/client, ce qui nous traverse que ce soit par le corps, l’imaginaire ou les pensées.

Ils feront sûrement un détour par les notions de bienveillance, d’empathie, voire de compassion. Ils ne les aborderont pas en tant que phénomène centré sur la personne/patient/client, mais en tant que phénomène relationnel profondément inter-corporel et résonant. Sans doute Jean Marie fera allusion aux champs morphogénétiques et Yves à la physique quantique…