Pour traverser sans retraumatiser

Les situations pouvant conduire à des états de stress aigu ou des états de stress post-traumatique aux symptômes invalidants et durables sont nombreuses : épidémies, attentats, maltraitance sexuelle ou intrafamiliale (violence ou négligence), accidents graves, agressions …

La qualité de la prise en charge est alors essentielle quant au devenir de ces blessures traumatiques nécessitant, chez les victimes, la mobilisation de défenses extrêmes (« s'absenter », « se couper de soi-même », etc.).

L'intervention soignante doit être la plus précoce possible et la plus empathique et authentique : le soin des souffrances traumatiques est une expérience "d'être-là" et plus encore "d'être-avec". 

"L'humain déshumanisé recherche son humanité chez un autre humain" nous dit Dominique Cupa. Et si c’est bien le lien et la relation qui soignent, l'entreprise n’en reste pas moins difficile et périlleuse car elle engage l'intervenant et ne le/la laisse pas indemne ! Le risque est réel nous rappelle Gianni Francesetti de re-traumatiser la personne en état traumatique.

Nous nous efforcerons durant ce temps d'échange d'éclairer la nature particulière de ces blessures et de préciser les différentes modalités de prise en charge : dans l'aigu (l'événement est encore en cours ou vient de se passer) ou au long cours (la blessure s'est enkystée ou la victime s'est construite autour de cette blessure). Nous aborderons également la prégnance des traumatismes transgénérationnels.